Christoph Deluze, le pianiste qui soigne

Christoph Deluze était pianiste, puis il est devenu médecin. Et n’a jamais voulu choisir entre les deux professions. Il divise sa vie – et sa semaine – en deux, entre les patients et les concerts ou studios d’enregistrements. Une double vie fascinante. L’orchestre des Dissonances joue sans chef. Et c’est détonnant!

(RTS, 16 janvier 2014)

Erik Satie
Choix d’oeuvres pour piano
2013
Praga Digitals

Christoph Deluze joue Erik Satie, choix d’œuvres pour piano

Le pianiste genevois Christoph Deluze nous offre dans son dernier album un récital personnel des œuvres d’Erik Satie. Il nous propose tant les morceaux incontournables du compositeur, tels que les Gnossiennes ou encore les Gymnopédies que des musiques plus personnelles qui montrent la variété et l’ampleur de l’univers de ce grand orchestrateur.

Le pianiste répond aux questions d’Yves Bron.

(Espace 2, Magma 31 octobre 2013)

“Ce disque n’a pas la prétention d’apporter une énième version des Gnossiennes ou des Gymnopédies,” confesse Christoph Deluze. Et pourtant, comme il s’écarte bien des sentiers rebattus d’un Satie nostalgique, de ces ambiances de brouillards sucrés à grands renforts de rubatos floutés sur fond de réverbérations symbolistes.

Simple et franc

Non, le toucher se veut simple et franc: c’est pour mettre en exergue la diversité toujours à redécouvrir de Satie, du comique (la Tyrolienne turque) au cosmique (cette 3ème Sarabande si rarement jouée) en passant par les réminiscences de mélodies roumaines (Gnossienne n°1), les scènes de cirque (Cinq grimaces pour «Le songe d’une nuit d’été», autres œuvres elles aussi délaissées des interprètes).

Les pastiches bien sentis des Valses nobles et sentimentales de Ravel (Les trois valses distinguées du précieux dégoûté) ou enfin un Je te veux véritablement ingénu.

Originalité

Par leur titre, on le voit, et par leurs annotations (« Du bout de la pensée», «Montez sur vos doigts »…), chacune de ces pièces a sa personnalité propre. Christoph Deluze s’attache à les rendre dans toute leur originalité et leurs variétés, avec un beau Bösendorfer 274 et une prise de son à l’image de l’interprète.

Ce moment de délectation s’achève sur Parade (commande de Diaghilev réunissant, en 1915, rien moins que Cocteau, Picasso, Massine et Satie) dans un enregistrement d’anthologie, celui de Manuel Rosenthal avec l’Orchestre National de France (1959).

Albéric Lagier, L’air du Jour, Muzikzen – Octobre 2013

Erik Satie’s music is singular in numerous respects, in particular its simplicity of harmony and repetitions. The composer’s occasionally minimalist writing seems to stem from a desire for music that was airier and easier to ‘digest’ at a time when works calling for large forces and playing times that were sometimes very long [Wagner operas, perhaps] were very much in fashion. Hence a return to a certain simplicity and the search for elementary emotion.

A spark for the mind

I hope that listening to this disc will be both a caress for the soul and a spark for the mind! As Satie would say in his prologue to the ‘Descriptions automatiques’: ‘it is quite obvious that the flattened, the insignificant and the bloated will take no pleasure here. May they swallow their beards, may they dance on their belly.’” [from the booklet note by Christoph Deluze] Christoph Deluze’s selection of Satie’s eclectic piano music is followed by ‘Parade’ in a recording from 1959. “Astonish me”, Diaghilev reputedly said to Cocteau one evening.

In 1915 the latter would bring together the painter Picasso, the dancer/choreographer Massine, and Satie for the music of this ballet. The premiere took place on 18 May 1917 at the Théatre du Châtelet and provoked a real scandal, comparable to that of ‘The Rite of Spring’, four years earlier.

Presto Classical – September 2013

Satie subtilement révélé. Réconfortante, cette première Gnossienne, calme et délicate, presque nostalgique, dans l’esprit de la Petite ouverture à danser. Et puis Cinq grimaces, pleines d’ironie sautillante, dans lesquelles Christoph Deluze mord avec la joie de feinter.

Tout le programme Satie de son nouveau disque s’enchaîne en un récital subtilement agencé: formes courtes, très courtes même mais le plaisir d’écoute intact et renouvelé à chaque pièce, Gymnopédies aussi bien que titres plus rares. Le pianiste genevois sait faire entendre combien Satie reste proche de nous, intime et essentiel. Rien de spectaculaire ni de flamboyant: il joue avec autant de légèreté que de profondeur. Magnifique.

La Liberté – Août 2013

Les personnes qui fréquentent ce blog doivent trouver exagérée la place dévolue aux productions de l’éditeur Praga Digitals. Certes, son directeur, Pierre Barbier, est un ami, certes il m’adresse volontiers ses nouveautés, mais c’est surtout parce que ses productions se situent le plus souvent au plus haut niveau.

En témoigne sa récente politique de réédition d’enregistrements des années 50-60 tombés dans le domaine public – avec généralement une plus-value sonore époustouflante, mais aussi ses productions originales de musique de chambre. Ici, il mêle nouveauté en quittant son domaine slave privilégié, avec réédition.

Enregistrement exemplaire

Quel bonheur d’écouter un enregistrement réussi en tous points: un superbe Bösendorfer 274, parfaitement réglé, capté dans la fameuse salle de musique de La Chaux-de-Fonds, un enregistrement exemplaire, superbement restitué en SACD / DSD, un programme varié et intelligemment construit et surtout un pianiste qui nous paraît exceptionnel au travers de ce récital.

Œuvres pour piano

Christoph Deluze 
nous propose un récital personnel d’œuvres pour piano de Satie, signant lui même le texte de présentation qui montre en outre son érudition musicologique. On notera l’influence de musiques roumaines entendues par Satie lors de l’exposition universelle de 1889 sur les Gnossiennes ou les sous-entendus sexuellement équivoques des Gymnopédies.

Dès la Petite ouverture à danser, on est pris par la qualité de toucher et la vision sincère du pianiste, comme une confidence empathique. La Gnossienne n°1 vient confirmer tout ceci et notamment les musiques roumaines citées plus haut. Le programme alterne intelligemment musiques fantaisistes, voire mécaniques et «tubes» plus intimes.

L’esprit chagrin pourra demander plus de canaille dans les pièces de style Caf-conc, mais il y a bien longtemps que l’on a été aussi épaté et ému par la musique d’Éric Alfred Leslie Satie.
 Pour preuve, la 1ère Gymnopédie qui montre l’organisation musicale supérieure de Deluze.

Thierry Vagne, Musique classique & Co – Août 2013

Interprétation légère et brillante, une découverte.

Dimitri Kabalevsky
Sonates op 6, 45. 46
2011
Praga Digitals/Harmonia Mundi
(PRG/DSD 250 279)

Sonatas on the SACD disc are excellent, with a very natural ambiance, and Deluze‘s performance are exceptionally good!

J.S. Audiophile – May 2011

Dimitri Kabalevsky
Préludes (ADW7513)
2007
Pavane Records

Deluze finds large amounts of personality in each prelude, making these like character pieces or narratives with a bit of technical exercise thrown in.

P.M, All music – October 2007

Que ce pianiste n’hésite pas à nous faire découvrir d’autres beaux cycles du compositeur et nous introduire aux œuvres de grandes formes: sonates, concertos pour piano. 10 /10!

J.M.A, Crescendo – Septembre 2007

Prägnant une aussagekräftig wie seine Interpretation!

A.R, Piano – September 2007

Doué d’un véritable sens des couleurs et des contrastes, le pianiste redonne à ses pièces tout leur éclat et toute leur beauté. Les fait revivre. Un coup de maître, en toute discrétion.

L.Bo., 24 Heures – Août 2007

César Cui
Pièce pour piano (ADW 7494)
2004
Pavane Records

Interprétation à la fois brillante et légère; une découverte!

MDM, La libre Belgique – Décembre 2005

Un hommage romantique et profond à César CUI.

LDD, Le Nouvelliste – Août 2005

L’interprétation de Christoph Deluze est excellente, puissante.

J.van H., Nouvelle Revue Flamande de musique – Août 2005

Technisch, stilistisch und musikalisch souveränen Interpreten.

K.L., Kurier Wien – Août 2005

C’est un réel bonheur…

L.Bo., 24 Heures – Mai 2005

Récitals de Chopin, Scriabine, Rachmaninov et Katchaturian
Pièce pour piano (ADW 7494)
1997
Pavane Records

A relever tout particulièrement l’excellente et prenante interprétation des pièces de Scriabine.

Pierre Colombo, chef d’orchestre – Octobre 1997

Le jeu de Christoph Deluze, très clair, jamais tonitruant, subtil et poétique, nous incite au rêve autant qu’à la dance ! Un très beau disque et si vous n’aimez pas la musique russe, vous vous y convertirez!!!

Roger Aubert, pianiste, ex directeur de la musique RTSR – Septembre 1997

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